6 mois au Japon : mes conseils, mes coups de cœur et… une recette !
De fin décembre 2017 à mi-juin 2018, je suis partie vivre au Japon, d’abord à Kyôto puis à Nagoya. C’était un peu une idée folle, mais j’ai décidé de me faire confiance, de réaliser ce rêve que de nombreux fans du Japon aimeraient vivre aussi…
Aujourd’hui je partage enfin avec vous mes réflexions et astuces après ce long séjour. J’espère que vous y trouverez des infos utiles pour vous aider à préparer votre voyage au pays du soleil levant, des animes et des onigiri 😉
Préparer son voyage
Prendre le temps nécessaire pour planifier sereinement votre voyage vous permettra d’avoir un maximum de choix et des prix aussi bas que possible.
Quand partir ?
La période de choix, c’est le mois de mars/avril pour profiter des cerisiers en fleurs et des températures très douces. Au mois d’octobre, les feuilles des arbres se parent de rouge, ce qui donne des paysages magnifiques dans les zones montagneuses.
J’ai beaucoup aimé les mois d’hiver au Japon : le temps est agréable car il ne fait pas très froid (rarement en-dessous de 3°C sur l’île principale), et en plus le temps est ensoleillé. Adieu la déprime hivernale !
La saison des pluies débute fin mai et dure tout le mois de juin. Pas l’idéal, donc. En été, on peut profiter des nombreux matsuri (festivals) mais la température oscille entre 35 et 40°C, avec une humidité de l’air autour de 70-80 %. Cela donne l’impression d’être dans un hammam dès qu’on met le nez dehors… Heureusement tous les appartements sont climatisés, et on sort surtout le soir, lorsque la température redescend vers 30°C. Pas mal si vous aimez vivre la nuit ! 🙂
Enfin, le mois de septembre voit arriver sa vague de cyclones plus ou moins ravageurs. Je vous déconseille donc de partir à cette période !
Le billet d’avion
Un vol direct (de préférence) Paris-Tôkyô est ce qui semble le plus évident si vous visez la capitale nippone comme lieu de séjour. La ville est évidemment très animée et c’est elle qui concentre le plus d’écoles de langue, si vous voulez faire un séjour linguistique avec visa étudiant.
Mais pour ma part, n’étant pas une grande citadine dans l’âme, j’ai choisi d’atterrir à Nagoya, à mi-chemin entre Kyôto et Tôkyô. J’ai voyagé avec la compagnie Finnair, avec une escale à Helsinki. En s’y prenant 6 mois à l’avance, il est tout à fait possible d’obtenir un vol à moins de 800 euros aller-retour.
Osaka est la destination idéale si vous voulez habiter dans le Kansai, à l’ouest du Japon (Air France propose un vol direct depuis Paris). Kyôto n’est alors plus qu’à 1h30 environ en shinkansen (TGV japonais). Kyôto est l’ancienne capitale, pour tous les amoureux des temples et sanctuaires comme moi… En pleine ville, vous trouverez toujours un joli parc dans lequel vous évader !
A noter que l’aéroport d’Osaka a subi de gros dégâts suite au passage du cyclone Jebi il y a quelques jours, et il n’est qu’en partie ré-ouvert.
Le logement
J’ai opté pour un séjour en AirBnB. L’avantage de cette formule, c’est que l’on est autonome dans ses démarches. Pas besoin de faire appel à une tierce personne ou à un service en ligne pour s’occuper des papiers. Et tout est inclus (eau, électricité, gaz et ordures ménagères). En plus, certains hôtes proposent des réductions colossales pour un très long séjour (il n’est pas rare d’en trouver à -33 % !) Vous pouvez opter pour une maison partagée (le plus souvent avec d’autres touristes, rarement avec des locaux) ou un petit studio. Comme il y a beaucoup moins de choix pour les très longs séjours de 2 ou 3 mois, l’astuce est de couper le séjour en deux, en déménageant (c’est ce que j’ai fait à Kyoto, où je suis restée 2 x un mois et demi). Cela permet d’avoir plus de choix, de meilleurs tarifs, voire de visiter deux villes différentes si on le souhaite !
Faites aussi attention au prix facturé pour deux personnes vs une personne seule, si vous partez accompagné. Certains hôtes facturent une somme minime et d’autres carrément le double… ouvrez l’œil !
Et dans la valise ?
A part l’adaptateur de prise, je vous conseille vivement de faire le stock en nécessaire de toilette si vous êtes accro à vos produits cosmétiques bio (introuvables au Japon), en particulier si vous avez une peau/des yeux/un cuir chevelu sensibles. Le choix en déodorant (non bio) est en outre très limité ! ^^
Comme j’avais aussi remarqué lors de mon premier séjour que les fruits et légumes coûtent un bras (tout comme les oléagineux et les fruits séchés), j’ai emmené avec moi de la poudre de kale (moins chère en non bio), que j’ajoutais chaque jour à une omelette, un bol de riz ou dans une sauce salade. Ça ne fait pas de miracles, mais c’est toujours ça de pris pour contrebalancer une alimentation un peu acidifiante.
Une fois sur place
La première chose à faire après avoir récupéré vos bagages à l’aéroport (et avoir changé vos euros en yens) est de vous procurer un pocketto waifai ou wifi de poche. Vérifiez tout de même que vos hôtes n’en fournissent pas déjà un avec le logement, auquel cas vous pourrez l’emmener en balade avec vous.
C’est l’appli Maps qui vous rendra le plus service. Vous pourrez suivre les yeux fermés ses indications pour prendre le métro, le bus ou bouger à pied.
Le site Amazon Japon est ultra-pratique pour commander toutes les petites choses qui pourraient vous manquer sur place (cliquez sur le symbole EN sur la page d’accueil pour afficher le site en anglais). La livraison est en outre ultra-rapide (24 heures) et vous pouvez choisir le créneau de livraison pour être sûr d’être à la maison.
Côté transports, optez pour la carte Suica que vous pourrez recharger à n’importe quelle borne de métro (la borne a une version en anglais). Vous pourrez aussi l’utiliser pour faire vos achats dans certains magasins.
J’ai aussi pris la carte Nanaco de la célèbre enseigne de combini (supérette) Seven Eleven. On peut la recharger à la borne du magasin (en anglais) et payer avec les points cumulés. Ce n’est pas indispensable, mais très pratique et sur un long séjour, cela fait faire quelques économies.
Parler la langue (ou pas !)
Je pense que c’est la première peur que l’on a quand on part dans un pays étranger seul pour une si longue période : ne pas pouvoir communiquer ! Parce que, vous ne le savez peut-être pas, mais les Japonais ne parlent (presque) pas anglais. En tout cas pas le passant lambda en ville, et encore moins le résident d’une bourgade à la campagne. Et si par chance ils le parlent un peu, ils ont souvent trop peur de faire des fautes pour oser l’utiliser devant vous (ça énerve, hein ?).
Les choses changent doucement, en particulier dans les commerces de Tôkyô, mais globalement ne comptez pas sur votre anglais de compet’ pour vous sauver.
La solution ? Malheureusement, il n’y en a qu’une : apprendre le japonais, au moins les bases de l’oral. Réfléchissez en amont de votre voyage à toutes les situations auxquelles vous allez faire face (demander votre chemin, réserver un billet de train, etc).
Pour connaître les bases de la langue parlée, je vous recommande le livre Le japonais tout de suite, qui présente plein de phrases type et des fiches de vocabulaire par thème. Il y a aussi quelques kanjis (caractères chinois utilisés dans la langue japonaise) que vous pourrez voir dans les lieux publics (toilettes, sortie, entrée, etc). Et si vous ne deviez apprendre que deux expressions, retenez avant tout « arigatô gozaimasu » (merci) et « sumimasen » (excusez-moi) ! La politesse a son importance au Japon 🙂
On ne va pas se mentir, le japonais est une langue compliquée. Après presque deux années d’étude et de pratique intensives, j’ai toujours du mal à tenir une conversation de la vie de tous les jours. Et je ne parle même pas des kanjis – j’en connais moins d’une centaine, ce qui n’est vraiment pas grand chose si on veut espérer lire ne serait-ce qu’une affiche dans la rue…
Et c’est là où je veux en venir. Connaître les bases de la conversation vous aidera dans certaines situations. Mais dans l’ensemble, à moins d’avoir un niveau de japonais un peu avancé, la communication avec les locaux sera un peu difficile. Il faut s’y attendre, l’accepter et passer outre, surtout si vous prévoyez de rester sur une longue période. Les japonais ont cela dit bien conscience que leur langue est difficile : si vous essayez déjà de dire quelques mots, ils en seront flattés, et feront de leur mieux pour poursuivre la conversation avec vous ou vous venir en aide.
Se nourrir
Ce n’est pas la nourriture au restaurant qui vous coûtera le plus cher au Japon. Beaucoup d’enseignes proposent des menus complets entre 5 et 10 euros (basés sur un bol de riz ou des nouilles, une bonne portion de viande ou de poisson et une toute petite portion de salade de chou ou de pickles).
Par contre, l’alimentation au supermarché risque de faire un trou dans votre budget : les fruits et légumes en particulier, comme je vous le disais, sont vraiment chers. Ils sont vendus à la pièce ou par sachet de 2/3 à un prix exorbitant : 200 yens (1,5 euros) les deux carottes, 150 yens (1,15 euros) la grosse pomme… Pour vous y retrouver, favorisez le chou, le daikon, le poireau, les patates douces, le kabocha (potimarron japonais de couleur verte), la mizuna (salade verte) et les bananes, tous à un prix raisonnable.
Cuisine japonaise
Les spécialités japonaises sont nombreuses et vont bien au-delà du duo sushi-brochettes que l’on trouve dans les restaurants japonais en France. D’ailleurs, c’est très bizarre pour un japonais de manger des brochettes au même repas que des sashimis, et encore plus de servir un bol de riz en accompagnement du menu sushis/makis ! (vous prendrez bien un peu de riz avec votre riz ?)
Voilà un petit tour d’horizon des spécialités moins connues chez nous que je vous conseille vivement de goûter :
- les takoyakis : ce sont des boulettes faites de pâte à crêpe et de morceaux de poulpe, recouvertes d’une sauce absolument miam et de flocons de bonite. On en trouve chez Gindako ou sur des petits stands indépendants.
- l’okonomiyaki : vous en trouverez une recette sur le blog, mais en vrai, c’est tellement mieux !
- les donburi : c’est un bol de riz chaud surmonté d’un morceau de viande, de poisson et/ou d’œufs, de sauce et d’aromates (paillettes de nori ou oignon vert le plus souvent). Je vous conseille en particulier l’oyakodon (poulet pané et oeuf), le katsudon et l’unagidon (anguille). Il existe aussi une version à base de tempura (poisson et légumes en beignets) mais personnellement je trouve ça lourd en accompagnement de riz… Cela peut par contre être une option pour les végétariens (les aliments se reconnaissant facilement sous la fine couche de panure), à condition de faire l’impasse sur le bouillon de poisson servi pour tremper. Pour les katsudons, vous pourrez tester la chaîne Tonkatsu Wakô et, pour les amateurs de bœuf, le beef katsu au restaurant Katsugyu à Kyôtô.
- les kaiten sushis : il n’y a pas que le saumon et le thon dans le monde des sushis ! Goûtez à ceux garnis d’aubergine confite, du trio avocat-crevette-oignon et de toutes les autres variétés qui défilent sur les plateaux tournants des kaiten sushi et des hyaku-en sushi (100 yen sushi) ! Avec leur prix ultra-compétitif (0,80 euros la paire) ces sushis n’en sont pas moins bons qu’un restaurant de sushi lambda, le poisson étant toujours uber-frais 🙂 Essayez les chaînes Sushirô, ou bien Kura Sushi. Cette dernière propose des sushi avec un « petit rice », une boule de riz au format mini pour ne pas se blinder l’estomac !
- les râmens : hum, alors pour être honnête, je n’ai pas mangé un seul râmen pendant tout mon séjour au Japon. Je n’en ai pas fait une règle absolue mais j’ai évité le gluten autant que possible (bon d’accord, pas pour le fondant au thé matcha…) Sur ce point, je ne saurais donc pas trop vous conseiller. Et puis franchement, pourquoi manger un râmen quand on peut manger un bol de soba toutes fraîches ?
- les nouilles soba : ces pâtes à base de farine de sarrasin (50%, 80% ou 100%) sont fraîches, servies froides ou dans un délicieux bouillon aromatique. Ma version préférée était garnie de légumes de montagne locaux. Si vous avez l’occasion, testez le minuscule restaurant de campagne dans la ville de Toyota-shi, Busetsu machi (je ne me rappelle plus du nom malheureusement, mais le village n’est pas bien grand) Parmi tous les restaurants testés, c’est peut-être mon plus gros coup de cœur !
- les spécialités de viande bouillie (gyudon) : je n’ai pas beaucoup apprécié (on y trouve surtout de la viande de porc ou de bœuf trop grasse) mais n’hésitez pas à goûter par curiosité. Les chaînes Matsuya ou Sukiya sont les plus connues.
- la cuisine kaiseki : le kaiseki, c’est la haute gastronomie japonaise. Des mets fins et délicats sont servis successivement en petites portions. A la fin, on déguste un bol de riz blanc cuit dans un pot en terre et servi avec différents condiments. On vous propose même d’emmener le restant à la maison sous forme d’onigiri (si on ne vous le propose pas, demandez, c’est permis) ! Les restaurants kaiseki sont assez coûteux. L’astuce, c’est d’y aller le midi : le menu du jour revient alors à 35-40 euros.
- la cuisine shôjin (shôjin ryôri) : c’est la cuisine bouddhiste traditionnelle végétarienne. Le format des plats ressemble au kaiseki de par con côté succession de mini-portions : légumes cuits dans le bouillon, tempura, gomadofu… C’est plutôt goûteux mais pour le coup un peu cher. Vous pourrez faire votre choix dans un des nombreux restaurants de shôjin ryôri à Kyôto.
- les mitarashi dango : ce sont des brochettes de mochis grillés arrosés d’une sauce caramel au shôyu. On en trouve au supermarché mais je vous conseille de tester ceux fraîchement préparés dans une des échoppes de Kyôto ! Au nishiki market, vous trouverez aussi des mitarashi dango enrobés d’une sauce au saikyô miso, un miso très sucré dont je vous parlais ici.
- les produits au matcha : je ne saurais pas tous les lister, il y en a tant ! Vous trouverez à Kyôto près de la gare des boutiques qui ne vendent que des spécialités au matcha (très coûteuses mais vraiment savoureuses). Je vous conseille d’essayer le cappuccino, absolument divin (sans café). Et sinon, on trouve dans pas mal de boutiques des Kit Kat au thé matcha (pas très bio, on est d’accord, mais succulent). Il en existe deux versions, une plus intense que l’autre, choisissez celle-là ! Et enfin, dans les Seven Eleven vous trouverez au printemps ce fondant au chocolat blanc et thé matcha à tomber par terre, et toute l’année ce cookie géant pas mal du tout.
Suivre un régime spécifique au Japon
De toute évidence, il est très difficile d’être végétarien au Japon. Eviter la viande ou le poisson en soi n’est pas si compliqué. Par contre, trouver des légumes qui n’ont pas été cuits dans du bouillon dashi (bouillon aux flocons de bonite séchée, un poisson proche du thon) relève de l’impossible. A moins, bien sûr, de se contenter d’un bol de riz, de n’aller que dans des restaurants de shôjin ryôri ou de tout cuisiner maison… Il est en revanche possible d’éviter totalement la viande et de ne manger que des plats de poisson, le choix étant très large.
Les intolérants au gluten trouveront eux leur bonheur car il est très facile d’éviter le blé dans la plupart des préparations. Si on met de côté les nouilles udon, certaines nouilles soba, les mini-gâteaux de gluten (parfois servis dans la soupe miso) et les tempuras, on n’a pas trop de souci à écarter le gluten de ses repas. Attention tout de même à la sauce soja shôyu pour les personnes cœliaques. En dessert (si le restaurant en propose), on pourra se faire plaisir avec une glace au thé vert grillé ou des mochis !
On trouve en outre des soba 100 % sarrasin au rayon frais des supermarchés.
Pour l’anecdote, j’ai voulu tester un restaurant végétalien à Kyôto. Soyons honnêtes, c’était cher et pas très bon. Le gâteau sans gluten en dessert était horriblement dense et la chantilly de soja n’avait pas de goût.
En résumé, les régimes « sans » ne sont pas en vogue au Japon. Je pense que la raison à cela est très culturelle. Au Japon, on n’aime pas être différent des autres, on aime l’harmonie du groupe et des relations. Le bien commun prime toujours sur la spécificité des individus. Aussi, demander au restaurant tel menu mais avec ceci en moins ou cela en plus n’est pas vraiment dans les mœurs…
Et finalement, côté santé, les japonais qui prennent soin de leur corps vont surtout veiller à écarter les graisses (sans distinction entre les acides gras saturés et les omega 3), dans l’idée de consommer quelque chose de « léger » et « facile à digérer ». On est loin du battage médiatique européen autour de l’alimentation veggie !
Personnellement, même si je ne suis pas végétarienne, j’ai apprécié de prendre du recul et ne plus me centrer autant sur le contenu de mon assiette. J’ai mangé beaucoup moins de fruits et légumes que d’habitude, plus de produits carnés et de céréales. J’ai fait au mieux et j’ai appris le lâcher-prise. Cela permet d’ouvrir son esprit à d’autres valeurs (parce qu’il n’y a pas que la nourriture dans la vie), de se concentrer sur l’essence même du voyage : découvrir l’inconnu, apprendre et échanger !
Politesse et civisme à la japonaise
Même si les japonais sont généralement tolérants envers les étrangers, personne n’a envie de passer pour un ours mal léché, je pense… Voilà donc quelques règles qu’il serait à mon humble avis bien vu de respecter :
– évitez de manger ou boire en marchant ou dans les transports (pas de souci pour une bouteille d’eau), histoire de ne pas renverser votre café sur un passant, un voisin ou votre chemise !
– essayez de ne pas vous moucher en public, en particulier si c’est le bon gros rhume qui vous fait renifler de façon dégoûtante… Filez aux toilettes ou essuyez-vous discrètement le nez en vous tournant de côté.
– pas de bisou en public non plus à votre amoureux/amoureuse (ou alors tard le soir dans une ruelle sombre ^^). Et on ne fait pas non plus la bise au Japon 😉
– ne buvez pas d’alcool (même une canette de bière) dans les lieux publics tels que rue, parc…
– passez vos coups de fil à l’extérieur de votre wagon de train ou attendez d’être descendu du bus, pour ne pas déranger vos voisins. C’est comme pour les wagons « zen » ou « silencieux » dans le TGV en fait… sauf qu’au Japon, on respecte les règles !
– ne traversez pas en dehors des passages piétons (sauf si vraiment le prochain est à 2 km) et attendez que le feu soit vert, même s’il n’y a pas de voiture à l’horizon !
– retirez systématiquement vos chaussures en entrant chez quelqu’un, que ce soit chez vous, un ami, dans les temples, ou même dans une maison vide. Et même en cas de j’ai-juste-oublié-mes-clés-sur-la-table-j’en-ai-pour-deux-secondes… (oui, c’est pénible, mais c’est comme ça !)
– il est interdit de fumer dans de nombreuses rues de Tôkyô. Cherchez les espaces dédiés et jetez votre mégot à cet endroit.
– gardez un sachet plastique ou papier sur vous pour jeter vos déchets. Les poubelles publiques sont très rares au Japon, ce qui n’empêche pas les rues d’être très propres. Personne n’aurait l’idée de jeter un papier par terre !
D’ailleurs, comme personne n’aurait non plus l’idée de balancer sa bouteille d’eau à la figure de quelqu’un, vous pourrez la garder avec vous dans votre sac si vous prévoyez d’aller à un concert ^^. Pour l’anecdote, j’ai assisté à un concert de rock et n’ai pas eu besoin de bouchons d’oreilles (personne n’en avait d’ailleurs), le volume sonore était adapté 😉 (ha, Japon, quand vas-tu cesser de m’émerveiller ?)
Que voir au Japon
Lors des premières semaines de mon séjour, j’ai enchaîné les visites, assoiffée de culture. A Kyôto, j’ai visité le Ginkaku-ji et Kinkaku-ji, Arashiyama et sa forêt de bambous, les sanctuaires Fushimi Inari et Yasaka, je me suis baladée dans Gion (le centre historique), au Nishiki market et une foule d’autres choses qui me mettent encore des étoiles plein les yeux à leur simple souvenir…
Peut-être que certains d’entre vous espéraient une liste précise de lieux à visiter, mais finalement vous pourrez vous faire votre propre liste pour voir beaucoup de choses en peu de temps, que vous partiez pour deux semaines ou deux mois. Il y a tout un tas de sites internet qui regorgent d’infos du style « que voir à Tokyo en 3 jours ». Je vais quand même citer deux lieux qui m’ont particulièrement marquée : le sanctuaire Fushimi Inari et Arashiyama.
Mais ce voyage n’avait pas pour but de voir un maximum d’endroits touristiques. Il ne s’agissait pas de faire des choses au Japon, mais d’être au Japon. Vivre mes journées au fil des petites habitudes ancrées dans le quotidien des locaux.
Acheter un bentô au combini et aller manger dans le parc pour admirer les sakura (les cerisiers en fleurs).
Prendre le métro et parler à voix basse pour ne pas déranger mes voisins.
Taper dans les mains et faire un vœu dans un sanctuaire.
Enlever mes chaussures en rentrant à la maison avant de lancer la cuisson du riz dans le rice cooker, que j’ai fini par apprivoiser.
Et puis, être là, tout simplement.
Être dans un café et regarder les passants, du salariman à l’écolière en uniforme.
Être dans ce pays dans lequel flotte cette sensation que tout est à sa place. Ressentir le calme ambiant, même devant la gare de Tôkyô et son flot d’usagers.
Admirer le ciel rose ou la beauté d’une fleur. Bref, tous ces instants précieux où l’on ressent l’ikigai, où l’on mesure la chance que l’on a d’être là, ici et maintenant.
Ces mots peuvent sembler abstraits pour certains, mais je sais aussi que ceux qui sont allés au pays du soleil levant sauront de quoi je parle. 🙂
Pour aller plus loin et vous aider à choisir une destination, jetez un œil aux chaînes Youtube Internationally Me (en anglais) et Ichiban Japan.
Que ramener ?
Cela va bien sûr dépendre de vos goûts, mais voici quelques petites babioles à déguster qui ne prendront pas de place dans la valise et vous rappelleront des souvenirs une fois rentrés en France 😉 :
– un très bon thé vert (matcha, sencha ou autre), si vous allez à Kyôto. Vous pourrez faire votre choix en goûtant plusieurs variétés dans une des nombreuses boutiques spécialisées de la ville.
– un sachet de yukari (en supermarché) : c’est un condiment à base de sel et de shiso violet qui transforme totalement vos plats de céréales (de préférence un bol de riz, of course) ou même poêlées de légumes, en apportant un parfum herbacé unique.
– un sachet de sanchô (en supermarché) : comme le yukari, il relève les bols de riz de sa saveur poivrée et citronnée bien particulière.
– des fleurs de cerisier séchées (dans les grands supermarchés, au rayon thé) : enrobées de sel, on les rince avant utilisation et on s’en sert pour préparer des infusions ou des lattes.
J’ai également ramené un couteau d’office acheté chez Aritsugu, dans le Nishiki market. Redoutablement tranchant, sa lame est bien particulière. Le centre, en acier très aiguisé, est pris en sandwich entre deux couches d’inox. Cela le rend à la fois très tranchant et très durable, bien plus que la plupart de nos couteaux européens faits uniquement d’acier inoxydable. Si vous craquez, n’oubliez pas la pierre à aiguiser qui va avec ! 😉
Voilà pour ce bilan de mes 6 mois passés au Japon ! J’ai tellement hâte d’y retourner…
Mais comme on parle avant tout cuisine sur ce blog, je ne pouvais pas conclure ce billet sans une petite recette japonaise !
Vous connaissez le gomadofu ? Je vous en parlais un peu plus haut, on peut en déguster dans les restaurants de shôjin ryôri, ou même en acheter au supermarché. C’est un pseudo-tofu (dofu) à base de sésame (goma). Traditionnellement, il se prépare avec de l’eau, de la purée de sésame blond ou noir et du kuzu. Le kuzu, je vous en parlais déjà ici, c’est une fécule un peu magique qui donne en refroidissant une consistance fondante et élastique unique. On en trouve en magasin bio ou dans les épiceries japonaises.
La version que je vous propose est à base de purée d’amande blanche pour changer. C’est ça qui est chouette : on peut utiliser la purée d’oléagineux que l’on veut, sésame, amande, cajou… Faites en fonction du contenu de vos placards !
Pour servir, je l’ai simplement arrosé de tamari et ajouté quelques tiges d’oignon blanc ciselées.
Simplissime, et délicieux…
Dans le panier de la fée
pour 4 portions
500 ml d’eau
70 g de purée d’amande blanche
50 g de kuzu
sauce soja (shôyu ou tamari)
ciboule hachée
Dans une casserole, délayer le kuzu avec un peu d’eau jusqu’à qu’il soit bien dissout. Ajouter le restant d’eau et la purée d’amande, en mélangeant bien au fouet. Porter à ébullition et laisser épaissir quelques minutes dans cesser de remuer. Lorsque la préparation a épaissi et que la couleur est devenu légèrement transparente, ôter du feu et verser dans 4 ramequins que vous aurez passés sous l’eau au préalable. Laisser prendre au frais quelques heures. Démouler délicatement chaque gomadofu dans un petit bol. Arroser de sauce soja et garnir de ciboule ciselée avant de déguster.
La voilà la raison de ton long silence… 6 mois au Japon, ça a du être assez dépaysant en effet. Je rêve de partir découvrir ce pays, qui a l’air magnifique, et à la culture si différente de la nôtre. Le fait de me retrouver dans un environnement si différent, avec des codes et surtout une langue que je ne maîtrise absolument pas m’a cependant toujours freiné pour l’instant. Mais je ne doute pas qu’un jour, je franchirai le pas! En attendant, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ton article. Je connaissais déjà le gomadotofu, par Cléa, qui en a publié une version sur son blog. J’ai d’ailleurs déjà essayé et cela m’avais bien plu! C’est une bonne idée de le faire avec d’autres purées d’oléagineux, je suis sûre qu’avec de la cacahuète, ça doit être pas mal aussi.
Bel atterissage à toi (c’est jamais simple de rentrer après tant de temps passé hors de chez soi). Je t’embrasse. A bientôt.
Coucou Milounette, je comprends totalement, la barrière de la langue est un frein réel mais il faut vraiment essayer de passer outre. Si le séjour est court (par exemple 2 semaines) et centré sur les zones touristiques, tu ne devrais pas trop en souffrir 😉
Ha oui, avec de la purée de cacahuète, ça doit être très sympa aussi !
L’atterrissage a été très difficile (ha, Charles de Gaule et la région parisienne…) mais après plusieurs semaines passées en Alsace dans mon village, ça va beaucoup mieux. ^^
Moi aussi je t’embrasse et je te souhaite une bien douce journée. A tout bientôt !
Je me suis régalée à te lire Géraldine, merci pour ce partage. Je ne suis pas retournée au Japon depuis 1989 (!) mais j’en garde beaucoup de souvenirs, et je compte bien y retourner jun jour…
Merci beaucoup, Florence ! C’est un pays fascinant, pas vrai ? Je te souhaite d’y retourner bientôt. Passe une belle journée ! 🙂
Moi aussi, Je me suis régalée à lire ce récit, merci pour ce partage qui me rappelle avec nostalgie les qqs jours que j’ai pu y passer lors d’un déplacement professionnelle, il y a bien longtemps.
Merci, Edda ! Je conçois que ce pays a dû te faire forte impression, même en quelques jours. Belle journée à toi 🙂
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