My Sweet Faery – Recettes naturelles sans gluten ni lait

Recettes sans gluten, sans lait, sans soja, sans œufs

Tarte aux fraises sans four – la recette de base à customiser toute l’année

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la cuisine crue, j’étais si enthousiaste qu’en deux semaines, j’ai acheté toute une flopée de livres sur le sujet. Des livres avec des recettes prétendument healthy et joliment photographiées, tout ce qu’il faut pour me donner envie de cuisiner. A moi les opus de Matthew Kenney, de Ani Phyo et de Judita Wignall. J’ai cassé ma tirelire pour acheter un déshydrateur et j’ai beaucoup expérimenté. J’ai même suivi des cours de cuisine crue en ligne, avec plein de vidéos de recettes toutes plus alléchantes les unes que les autres.

J’apprenais et je m’amusais bien ! Mais surtout, j’avais un peu l’impression d’avoir trouvé le Graal en matière de cuisine saine. Ben oui, la cuisson tue les nutriments. Tous les nutriments. C’est logique, non ? Il suffit de regarder la tête d’une tomate fraîche et d’une autre cuite au four pendant une heure. La première est ferme, fraîche, bien rouge et brillante. La seconde est toute rabougrie, décolorée, mollassonne et fripée. C’est sûr, ce n’est plus qu’un tas de fibres indigestes. Et il n’y a plus aucun nutriment dedans.

C’est sur ces raccourcis sans fondement scientifique que repose malheureusement la cuisine crue (ou le crudivorisme, la raw food, la crusine, l’alimentation vivante, selon le terme que vous préférez). Et c’est bien dommage. Car en voulant nous persuader que tout ce qui est végétal et cru est bien, on passe à côté des vrais bienfaits que ce mode d’alimentation peut avoir. Reprenons l’exemple de notre tomate crue. Elle contient du lycopène, un antioxydant responsable de sa couleur rouge. Mais une tomate cuite en contient environ 9 fois plus qu’une tomate crue ! Et ce n’est qu’un nutriment parmi d’autres mieux assimilés après une phase de cuisson.

Autre problème, et c’est bien plus grave, on peut ingérer des aliments nocifs pour notre organisme. J’ai vu récemment sur la page Instagram d’un célèbre restaurant de cuisine crue une assiette de crudités avec des pois chiches germés. Germés, mais crus. Ils ne sont absolument pas digestes et même potentiellement toxiques à cause des lectines qu’ils contiennent. Même chose pour l’aubergine, que l’on voit de temps en temps dans des recettes de faux bacon. Elle contient de la solanine, une molécule toxique. Alors oui, c’est vrai qu’il faudrait en ingérer de grandes quantités pour voir un réel effet néfaste.

Mais pourquoi vouloir à tout prix en consommer un aliment cru si la cuisson peut détruire ses molécules dangereuses ? Pour le goût (miam, des aubergines crues…) ? Euh. Non. Par principe, par dogmatisme ? Ben oui. Moi je trouve ça très triste, vraiment. Et comme tout dogme alimentaire, cela peut avoir de graves conséquences sur la santé, comme en témoigne Élodie du blog Sirène Bio ici.

Est-ce à dire qu’il n’y a rien à garder, dans la cuisine crue ? Mais non ! Il y a aussi de vrais avantages à manger cru (vous savez comme moi que la réalité n’est jamais toute blanche ou toute noire, pas vrai ?) Regardons cela de plus près :

  • on fait le plein de certains nutriments qui seraient détruits à la cuisson. C’est par exemple le cas de la vitamine C, très sensible à la chaleur et à la lumière.
  • on est calé plus vite. Faites le test avec deux carottes râpées vs deux carottes cuites. Il y a fort à parier que vous aurez du mal à finir les carottes crues. Pratique si l’objectif est une perte de poids.
  • on apprend des techniques sympa comme le trempage ou la germination. Ces deux méthodes permettent de détruire une partie des antinutriments des aliments, comme l’acide phytique contenu dans les fruits à coque, et d’augmenter la teneur en nutriments. A appliquer intelligemment pour en tirer un maximum de bénéfices (et donc pas comme dans le cas des pois chiches germés cités plus haut !)
  • on mange naturellement sans lactose, et aussi souvent sans gluten, un vrai plus pour les personnes intolérantes.
  • on peut réaliser des recettes vraiment gourmandes même sans four (ni déshydrateur d’ailleurs), comme ce brownie tout cru.

Aujourd’hui, je ne cuisine plus autant de recettes crues qu’avant. Mon déshydrateur tourne moins souvent, sauf en été. J’ai aussi revendu une bonne partie de mes livres sur la cuisine crue. Mais il y a un domaine où je continue de cuisiner cru régulièrement. C’est dans les desserts.

A ce niveau, je trouve la cuisine crue vraiment intéressante (c’est bien pour ça que j’ai écrit un livre sur le sujet) 😉

Ces desserts sont normalement sans gluten et sans lactose, comme je vous le disais plus haut. Mais en plus, ils contiennent souvent des oléagineux, très riches d’un point de vue nutritif – bien plus que la farine de blé ! – même s’ils sont à consommer avec modération.
Autre point non négligeable, le sucre blanc est lui aussi remplacé par des produits sucrants bien meilleurs pour la santé. Souvent, il s’agit de sucre de coco, de sirop d’érable ou simplement de fruits séchés.

Et c’est exactement ce qui va nous intéresser ici. Réaliser un dessert (presque) sans cuisson, avec des ingrédients nutritifs et pleins de goût. J’ai nommé, la tarte aux fraises sans four !

Cette recette est hyper-pratique pour assouvir ses envies de dessert quand on n’a pas de four. Comme pour la tarte aux fraises classique, cette tarte sans four se compose de trois niveaux :

  • la pâte, à base d’un mélange d’oléagineux. On ne la cuit pas à blanc, elle prend simplement après un petit séjour au congélateur. Suivez les proportions et variez comme bon vous semble les oléagineux et les fruits secs. Amandes et figues, noisettes et raisins, noix de pécan et abricots… Adaptez sans crainte selon vos goûts ou le contenu des placards.
  • la crème pâtissière. J’ai choisi de la faire sans gluten (of course) mais aussi sans lactose. Si vous avez le temps, préparez un lait d’amande maison. Contrairement aux versions du commerce, il est sans arôme mais avec des nutriments !
  • les fraises. Rien de révolutionnaire ici par rapport à une tarte aux fraises classique. Mais vous savez quel est le secret d’un dessert aux fruits réussi ? Hé oui, le goût des fruits, pardi ! Trois règles d’or pour une saveur au top : les fruits doivent être bien mûrs, locaux et de saison. Autrement dit, ces fraises doivent avoir poussé au soleil en pleine terre plutôt que sous serre, et cueillies au mois de mai/juin en France. Les fraises bio ? Encore mieux ! Les fraises sont un des fruits les plus traités, alors si votre budget le permet, achetez-les en bio !

Dans le panier de la fée
pour 1 tarte de 18 cm de diamètre

pour la pâte à tarte
175 g d’amandes, de noix et/ou de noix de cajou
35 g de raisins secs (ou autre fruit séché en petits morceaux)
20 g d’huile de coco vierge
1 pincée de sel

pour la crème pâtissière
15 cl de lait d’amande non sucré
1 œuf
40 g de sucre de bouleau
20 g de farine de riz complet
1 c. à c. d’extrait de vanille

pour la garniture
150 g de fraises

Commencer par préparer la crème. Dans une casserole, fouetter l’œuf avec la farine, le sucre et l’extrait de vanille. Ajouter le lait d’amande en mélangeant. Faire épaissir sur feu moyen pendant 5 minutes. Quand la crème est très épaisse, l’ôter du feu et laisser complètement refroidir.

Pendant ce temps, mettre les raisins dans un bol et les recouvrir d’eau juste à hauteur. Les laisser gonfler 15 minutes. Dans le robot muni de sa lame en S, mettre les amandes, les noix de cajou, le sel et les raisins égouttés. Mixer pour obtenir une pâte homogène. Ajouter l’huile de coco fondue et 2 c. à c. de l’eau de trempage des raisins et mixer à nouveau.
Tasser la pâte dans un moule à tarte de 18 cm à fond amovible chemisé de papier cuisson, en la faisant remonter sur les bords. Placer au congélateur.

Couper les fraises en deux. Lorsque la crème pâtissière a complètement refroidi, l’étaler sur le fond de tarte puis garnir avec les fraises. Déguster sans attendre.

Astuces :

  • Vous voulez que la crème ait une texture plus épaisse et légèrement gélifiée ? Ajoutez une pointe de couteau d’agar-agar en même temps que la farine (avant cuisson).
  • Déclinez cette recette avec tous les fruits, au fil des saisons : poires en automne, pêches et myrtilles en été, mangue en hiver…
  • D’autres recettes sans four ? Essayez ce cookie géant à la poêle (sans gluten et sans lactose).

Et vous, vous avez déjà testé la cuisine crue, en particulier les desserts ?
Que cuisinez-vous quand vous ne pouvez/voulez pas allumer le four ?

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Isa 7 juin 2018 - reply

J’ai vraiment adoré cette recette! J’ai fait 4 tartelettes (par contre, il a fallu les manger dans les moules car impossible à démouler, je testerai avec du papier cuisson huilé au fond des moules à tartelettes la prochaine fois). Pour la pâte, j’ai utilisé un mélange de noix de cajou/amandes et de raisins secs/dattes.
J’ai aussi beaucoup apprécié l’article qui est très instructif.
Merci!

  • Géraldine 9 juin 2018

    Bonjour Isa, merci pour votre retour sur cette recette ! Si je comprends bien, les tartelettes ont collé malgré le papier cuisson ? Étrange… La prochaine fois, vous pouvez sinon retirer les fonds de tartelettes des moules avec leur papier après les avoir mises en forme (c’est ce que j’ai fait sur la photo avec du film étirable), et les laisser prendre ainsi au congélateur. Elles seront faciles à décoller comme ça. Tenez-moi au courant si vous testez à nouveau ! 🙂

Isa 10 juin 2018 - reply

Je n’avais même pas mis de papier cuisson, j’avais directement mis la pâte dans des petits moules avec revêtement anti adhésif! Je vous tiendrais au courant si je renouvelle cette recette (pour le moment je n’ai plus de fraises au jardin, je tenterais bien avec d’autres fruits ou peut-être en parfumant la crème avec du citron.) Merci pour vos conseils!

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